jeudi, octobre 05, 2006

principe anthropique aka anthropic principle

Principe anthropique

  • L'univers est compatible avec la vie !
  • Bien vu patate, si ce n'était pas le cas tu ne serais pas ici à nous assener des vérités.

Jusque là les choses sont à peu près tolérables. Puis c'est parti en couilles, enfin en guerre des zizis. A peu de chose près, en fait il s'agissait non pas de savoir qui avait le plus long/gros, mais qui aurait le plus fort. Parce que le premier principe anthropique qui a été annoncé était faible, le pauvre.

Une fois ses vitamines avalés, il est devenu plus fort et il a commencé à s'occuper non pas seulement de la compatibilité de l'univers avec la vie mais il a entrepris de charger la mule avec des obligation ! Ouais, tu dois avoir les propriétés adéquates pour que je puisse venir te voler dans les plumes, parce que si je n'étais pas là tu n'existerais pas, même que si tu me fais chier un peu trop il se peu que je me casses dans un autre univers.
Ce sont les observateurs de l'univers qui parlent, que ce soit des formes de vie basées sur du carbone ou autres, inconnues au bataillon pour l'instant.

Puis arrive le plus gros zizi des tous possibles, le principe anthropique final. Ta da ! Entraîné avec la pompe spéciale. Bon, il a eu quelques problèmes au début, mais il y est arrivé quant même.


Je suis désolé d'avoir choisi un cartoon politiquement incorrect pour illustrer mon propos, mais je n'ai pas pu en trouver sans mec qui fume :-( et comme on dit : clic to enlarge

Et il y a toujours une légère confusion qui règne, entre le point Oméga et le point G (c'est ce qui arrive quand on laisse le soin à des non-pratiquants de la chose de nommer les concepts).

En dehors de l'énoncé de base (WAP) qu'est un truisme de café, les autres sont des fantasmes baptisés hypothèses cosmologiques et que certains utilisent comme si c'étaient des lanternes pour éclairer leurs raisonnements.

Bien sûr on peut se poser des questions quant à la structure de l'univers et les changements qui auraient fait que l'on ne soit pas ici pour se les poser; et ça fait avancer le schmilblic en faisant cogiter les physiciens d'un côté, les philosophes de l'autre.

Je pense, donc je suis, donc l'univers est compatible avec mon existence et par conséquence avec la pensée.

Mais quand les raisonnements deviennent un peu trop longs, il y en a qui se perdent en route. Et ils commencent à y ajouter des assertions fantaisistes, comme s'ils étaient en train de décorer l'arbre de Noël.

Je pense, donc je suis, donc l'univers est compatible avec mon existence et par conséquence avec la pensée, donc...

"Y-a quelqu'un qui a fait en sorte que l'univers soit compatible avec le fait que je pense. Et si tu ne crois pas que c'est le cas, c'est que tu es un pauvre obscurantiste qui refuse la lumière apportée par la vessie qui me sert de lanterne."
On a ici un début de l'expression de l'égocentrisme de cette catégorie de penseurs, et d'emblée un échantillon de la rhétorique qui leur sert pour avancer dans le monde univers propageant de la pseudo-science. Parce que de nos jours c'est pas plus mal de se présenter comme scientifique.

Ce qui est marrant c'est qu'ils semblent adhérer de près à deux concepts scientifiques : tester et reproduire. Mais appliqués un peu de travers. D'habitude, en scientifique, on teste les hypothèses et on reproduit les résultats, eux ils testent la façon de présenter leur baratin, pour le rendre un peu plus efficace, et reproduisent leurs textes, ayant constaté que le bourrage de crâne fini toujours par apporter quelques fidèles. Ils n'ont pas l'air de vouloir valider les hypothèses qu'ils avancent.

Les attitudes varient largement. Au début je pensais (naïvement) que c'était une question d'honnêteté, mais à regarder de plus près on se rend compte que ça pourrait être une simple adaptation aux lois du marché local et du modus operandi choisi des diverses factions; le fond restant strictement le même.

Le fait de pratiquer la transmutation du principe anthropique, d'hypothèse en fait scientifique, ne peut être que le fait d'un créationiste; ce qui fait qu'on observe autant de segments de marché que de types de créationistes.

Ca va de la Creation Science qui s'adresse aux croyants intégristes/fondamentalistes, en passant par l'Intelligent Design qui a politisé la chose, à la Templeton Foundation qui la joue puriste et scientifique.

Mais, pour que l'hypothèse de départ (y-a quelqu'un) puisse espérer subir la transmutation un jour, pratiquée à coups d'advertisement pour l'instant, les uns et les autres ont besoin d'une chose essentielle. Prouver que l'univers a un sens et qu'il a été créé pour faire apparaître la vie, dont eux-mêmes. Du coup, il est intolérable de laisser planer le doute que la vie puisse être le fruit du hasard, à la Darwin. Si c'est le cas il y a un obstacle infranchissable. (ce qui explique qu'un modeste biologiste puisse se préoccuper de concepts si élevés !)

Il y a plusieurs formes de négationisme :

"Moi descendre du singe ? tu m'a bien regardé mec ?", auquel on a envie de répondre "justement !".

"Hey, où sont passés les formes intermédiaires entre espèces", suivi du "ce n'est pas suffisant" quand on a la chance de pouvoir les présenter.

"Oui, mais comment est-ce possible que les bactéries aient des flagelles ?", élément de base de l'Intelligent Design Attitude, qui consiste à dire que tout ce que l'on n'a pas encore compris est une preuve que quelqu'un l'a fabriqué. Bien sûr, il leur faut céder du terrain peu à peu, par exemple quand des preuves d'évolution d'un système, déclaré irréductible, sont apportées, disons le système immunitaire. Mauvais plan.

Ou vous avez la variante française à base de Grassé et de thériodontes; "je ne vois pas comment les Thériodontes ont pu évoluer suivant un schéma darwinien". N'allez pas leur demander de préciser quel est le point particulier qu'ils ne comprennent pas, il est clair : ils n'ont pas compris le quelque peu geekish terme RTFM, qui donnerait en français (pour faire plaisir aux québécois), LCPDM, Lis Ce Putain De Manuel, en traduction libre, auquel j'ai envie d'ajouter, couillon ! [donc LCPDM,C].

"Oui, mais il y a un plan caché qui conditionne l'évolution; je ne sais pas où il est caché, mais il y en a forcement un". Ca rend la discussion tout de suite plus difficile, parce que quand on a des a priori de ce genre, et qu'au lieu d'essayer d'apporter des preuves de ce que l'on avance on en demande des preuves du contraire, la discussion devient impossible. C'est comme si je disais, "mais bien sûr que Zeus existe, si tu n'es pas d'accord prouve le contraire, moi je n'ai plus rien à dire", ajoutant avec mon franc parler habituel, "pauvre con".
Demander une preuve de l'existence de ce plan inconnu, abouti soit à être traité d'obscurantiste, soit à être noyé par des preuves bidon, qui ne sont que du texte truffé d'illusions de logique.

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